« Nous n’avons fait aucun progrès dans la lutte contre la migration climatique qui risque de déplacer les personnes sur une échelle qui dépasse tout ce que nous avons connu jusqu’ici. Les défis futures nécessitent une meilleure compréhension des changements qui prennent place au niveau des climats et des océans, afin que la communauté internationale puisse répondre à cette menace. »
De nouvelles données scientifiques révèlent que la capacité des océans à absorber le CO2 et à réguler les températures évolue d’une manière que nous ne comprenons pas. Ces changements cruciaux ne sont pas pris en compte dans les objectifs climatiques : c’est un risque que nous ne pouvons plus prendre. Avec le soutien du Fonds d’excellence en recherche du Canada, l’Université Dalhousie est à la tête d’une approche axée sur les océans pour lutter contre le changement climatique et doter le Canada des connaissances, des innovations et des opportunités nécessaires pour assurer un avenir climatique positif.
En savoir plusChaque fois que le Dr. Kiran Banerjee fait un exposé sur le sujet de la migration forcée, il doit actualiser ses notes afin de tenir compte de la sombre réalité de la situation. En quelques mois seulement, le nombre de déplacés dans le monde a augmenté de millions.
« Malheureusement, des mots que j’utilise souvent au cours de mon travail sont « sans précédent ». Nous avons franchi la marque de 100 millions pour le nombre de personnes actuellement déplacées autour du monde, selon le Haut-Commissariat des Nations-Unies pour les réfugiés (UNHCR). Il s’agit d’un nombre incroyablement important en termes de population mondiale qui est touché par les déplacements ».
Le nombre actuel de personnes migrantes forcées atteint le 14ième rang à l’échelle de la planète et équivaut à 1% de la population mondiale, bien au-dessus du double de la population du Canada. Un récent communiqué du UNHCR rapporte que les évènements météorologiques comme les inondations, les tempêtes et les cyclones, ont entrainé plus de 23,7 millions de déplacements internes en 2021, principalement dans la région de l’Asie-Pacifique.
Le Dr. Banerjee mentionne la guerre civile en Syrie, un conflit dû en partie aux inondations et les inondations actuelles au Pakistan qui ont laissé des centaines de milliers de personnes sans abri, sont des exemples récents de migration forcée due au climat. D’après lui, ce ne sont que les signes avant-coureurs d’une situation qui menace d’accabler le monde si nous ne commençons pas à prendre des mesures relativement aux pressions accrues des conditions climatiques extrêmes et des conflits incessants concernant les ressources qui se font rares et qui sont attribuables aux changements climatiques.
« Les défis futurs dus aux changements climatiques que nous constatons actuellement, exigent une intervention au niveau mondial et nous n’avons aucun mécanisme en place prêt à prendre la relève ».
Le Dr. Banerjee déclare que le leadership antérieur du Canada donne au pays la possibilité de mobiliser et de mettre en place des nouveaux cadres de politiques concernant les incidences futures du réchauffement planétaire.
« En tant que le plus grand endroit au monde pour les déplacés, le Canada est bien placé pour parler avec une certaine autorité morale relativement au besoin d’une gouvernance accrue, d’une coopération internationale renforcée et d’une solidarité accrue à l’échelle mondiale » de dire le Dr. Banerjee.
« Il existe également un besoin d’augmenter rapidement la cadence de cette réflexion puisque les projections concernant les migrations dues aux phénomènes climatiques sont d’une ampleur qui surpasse tout ce que nous avons connu jusqu’ici ».
Le Dr. Banerjee déclare également que le fait de connecter sa recherche avec l’Université Dalhouse et son partenaire le Fonds d’excellence en recherche Apogée Canada (FERAC), lui permettre de formuler des recommandations au sujet de politiques qui seront fondées sur les acquis scientifiques en matière de climat.
Les scientifiques qui sont engagés dans le FERAC visent à utiliser une approche axée sur les données sans précédent, afin de surveiller la capacité de l’océan de d’emmagasiner et d’absorber le carbone. Les objectifs globaux pour la réduction des émissions de carbone s’attendent à ce que l’océan demeure inchangé à titre de puits de carbone le plus important. Il s’agit d’un risque important puisque les données scientifiques récentes démontrent que des écarts dramatiques sont en cours.
« Le travail en cours par les collègues STIM peuvent fournir un cadre pour comprendre l’urgence de développer des nouvelles politiques et mécanismes pour faire face aux migrations causées par les facteurs météorologiques. Ceci permettra de déterminer le niveau de gravité des évènements passés et à quel point notre capacité prédictive est limitée » de dire le Dr. Banerjee.
« Idéalement, nous devons développer des cadres à long terme fondés sur la science pour une situation qui prendra encore plus d’importance au niveau des politiques mondiales ».