« Les modifications de l’exportation de matière organique vers les fonds marins dues aux changements mondiaux auront des répercussions sur les réseaux alimentaires et les écosystèmes benthiques, qui abritent 98 % de la biodiversité des océans. Les fonds marins constituent l’habitat le plus vaste de la planète et les organismes benthiques jouent un rôle clé dans les bilans carbone mondiaux. »
De nouvelles données scientifiques révèlent que la capacité des océans à absorber le CO2 et à réguler les températures évolue d’une manière que nous ne comprenons pas. Ces changements cruciaux ne sont pas pris en compte dans les objectifs climatiques : c’est un risque que nous ne pouvons plus prendre. Avec le soutien du Fonds d’excellence en recherche du Canada, l’Université Dalhousie est à la tête d’une approche axée sur les océans pour lutter contre le changement climatique et doter le Canada des connaissances, des innovations et des opportunités nécessaires pour assurer un avenir climatique positif.
En savoir plusLes sédiments océaniques représentent le plus grand paysage interactif de la Terre pour le stockage du carbone, mais la plupart des modèles océaniques ignorent ou ne prennent que très peu en compte les divers habitats des fonds marins. Ces habitats représentent la plus grande surface de sources et de puits de carbone – plus que tous les autres habitats de la Terre réunis. De plus, les fonds marins, ou habitats benthiques, abritent 98 % des espèces océaniques, dont la plupart sont encore inconnues.
Avec son équipe, l’océanographe lavallois Philippe Archambault étudie l’écologie des habitats benthiques ou du plancher océanique, depuis l’interface terre-mer jusqu’aux environnements aphotiques des grands fonds, en passant par les habitats productifs des lits de varech le long des côtes. Une meilleure compréhension de ces habitats inconnus contribuera à la production de modèles fiables de changement climatique, à la protection d’écosystèmes essentiels et à une meilleure estimation du rôle des écosystèmes océaniques dans l’accumulation de carbone organique et la séquestration à long terme.
Les océans jouent un rôle essentiel dans la régulation du climat en absorbant les émissions de combustibles fossiles grâce à des processus chimiques collectivement connus sous le nom de « pompe à carbone océanique ». En réponse, l’océan change à un rythme incertain et sa capacité à amortir l’impact humain reste inconnue, ce qui renforce le besoin urgent de réduire l’incertitude au niveau du lien entre l’océan et le climat.
L’Arctique est influencé par d’importants courants et processus climatiques qui régulent son écosystème. Le flux massif d’eau de fonte de l’Arctique vers le sud, qui s’écoule dans la baie de Baffin, a le potentiel de modifier radicalement les processus écosystémiques dans la baie de Baffin et d’affecter la pompe à carbone de l’océan dans les zones en aval de l’Atlantique du Nord-Ouest qui sont touchées.
Dr Archambault et son équipe étudient le rôle sous-estimé de la composante benthique de la pompe à carbone. Récemment, de nouveaux résultats suggèrent que la vie au fond des océans contribue de manière significative au processus biologique et joue un rôle important dans la dynamique des écosystèmes, l’absorption du carbone et, par conséquent, la régulation du climat.
En établissant un lien entre les questions fondamentales relatives à la biodiversité et la recherche théorique sur le changement planétaire et ses effets sur le fonctionnement des écosystèmes, le Dr Archambault et son équipe espèrent influencer la science appliquée et l’élaboration des politiques.